Lectures de Janvier (part 1)

Voici le bilan de janvier. Les livres lus et mon avis, qui vaut ce qui vaut, mais e vous le donne puisque vous êtes chez moi! Il y a eu t...

Voici le bilan de janvier. Les livres lus et mon avis, qui vaut ce qui vaut, mais e vous le donne puisque vous êtes chez moi!
Il y a eu trois lectures partagée : Je l'aimais, En souvenir d'André et Les gens heureux lisent et boivent du café. Ce fut une très belle expérience de partager ainsi le livre et de permettre un croisement des avis, des compréhensions, des interprétations et des échos. Cette expérience sera désormais renouvelée tous les mois via mon instagram (c'est par ici! mais il faut cliquer!)

HOP! C'est parti!





Je l'aimais, Anna Galvada.
Editions J'ai lu - 2003

Résumé :
À soixante-cinq ans, il est à l'âge des bilans. Elle en a moitié moins et rumine son chagrin. Celui d'avoir été plantée là avec ses deux filles par un mari volage parti pour une "femme moins usée."

A priori, Pierre et Chloé n'ont pas grand chose à partager. Il en  décide pourtant autrement, emmenant sa belle-fille sur un coup de tête pour quelques jours à la campagne. Au fil d'un long dialogue, ils vont peu à peu se livrer.

Tombe alors le masque du "vieux con" autoritaire et hautain attribué un peu hâtivement par Chloé à son beau-père. L'homme renfermé aux jugements définitifs révèle une blessure et une sensibilité à fleur de peau, tandis que la jeune femme pleine de vie reprend le dessus sur l'épouse éplorée.

Mon avis :
Ce court roman, 155 pages, est une sorte de huis clos entre Chloé et son beau-père.
Chacun se livre au fur et à mesure. Chloé déverse son chagrin qui peu à peu se transforme en haine et en déni (vous savez, ces différentes phases de la rupture), tandis que Pierre se dévoile et raconte son histoire, ratée sur toute la ligne, avec beaucoup de pudeur.
Il ne cherchera pas à accuser son fils, qui a donc quitté femme et enfants du jour au lendemain, ni à lui trouver d'excuses.
Simplement, parfois, au risque de blesser des personnes qui nous sont chères, ne vaut-il mieux pas partir à la quête de son propre bonheur, plutôt que de se conformer aux attentes de la société, de nos amis ou de notre famille?
Est-ce égoïste que de vouloir être heureux?
Ce roman est le premier que je lis d'Anna Gavalda. J'ai bien aimé car il fait écho à pas mal de choses chez moi, dans ma famille. Il est plein de tendresse et de bienveillance. Après, ce ne m'a pas transcendée, ni transportée...




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En souvenir d'André, Martin Winckler.

Editions Folio - 2014


Résumé :

Le narrateur a été l'un des premiers médecins, dans un pays européen non précisé, à assister les personne qui demandaient à mourir - clandestinement d'abord, puis plus ouvertement.

Après avoir maîtrisé les techniques qui permettent aux hommes et aux femmes de quitter la vie sans souffrance et sans angoisse, il a découvert, au gré de son histoire personnelle, que cette assistance technique ne suffisait pas.
Que l'accompagnement d'une personne qui a décidé de mettre fin à ses jours passes par une démarche personnelle plus profonde. Et que cet accompagnement, d'autres que les médecins peuvent l'assurer.

Au moment où lui-même se retrouve en fin d'évolution d'une maladie mortelle, le narrateur raconte son histoire - et livre pour la première fois son secret - à un interlocuteur invisible et silencieux, choisi pour des raisons toutes personnelles.


Mon avis

Quel livre fort. Quel livre poignant. Qui donne à réfléchir : quelle la dernière liberté que nous possédons sur nous même, lorsque le corps médical s'acharne à nous maintenir en vie?
Pouvons-nous décider de mourir dignement, quand nous le souhaitons et quand nous sentons le moment venu?
Où est donc passée l'once d'humanité qui doit habiter ces hommes et ces femmes qui sont devenus médecins pour aider son prochain?
Martin Winckler, au-delà d'écrire, est médecin. Profondément humaniste et féministe, il s'interroge très régulièrement sur les valeurs et l'éthique de la médecine moderne, de sa façon de déconsidérer la personne qui ne devient qu'un patient, qu'un sujet ; mais aussi décrit le manque de moyens humains et matériels "offerts" par les hautes instances gouvernementales.
Dans ce petit livre d'à peine 160 pages, l'auteur retrace l'histoire de l'euthanasie, parle du souvenir et du travail de mémoire, mais aussi de la vie, tout simplement.

Un livre à lire.


"Ce que j'avais à dire tenais en quelques mots : s'ouvrir sans questionner, écouter sans interrompre, entendre sans juger. Expliquer. Apaiser. Soulager.
Je pensais, depuis longtemps déjà, qu'il n'est pas nécessaire d'être un professionnel pour accompagner celui qui choisit de mourir.
Veiller fait partie de l'expérience humaine.
Les derniers moments d'un homme sont sublimes."

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Le rouge vif de la rhubarbe, Audur Ava Olafsdottir
Editions Zulma, 2016

Résumé :
La petite Ágústína, à son habitude, est descendue seule sur la plage à l’aide de ses béquilles et la force de ses bras pour méditer sur l’inconstance de la vie. 

Il y a longtemps que sa mère, universitaire émérite partie explorer les espèces migratoires aux antipodes, l’a confiée à la bonne Nína, experte en confitures de rhubarbe, boudins au sang de mouton et autres délices. Avec pour père de substitution épisodique Vermandur le bricoleur au grand cœur, celui-là même qui vit accoucher en catastrophe la mère célibataire d’Ágústína sur la banquette arrière de sa vieille automobile.

Happée par son monde intérieur, Ágústína fait bonne figure, se mêle volontiers aux activités puériles ou têtues des adultes, subit avec une dignité de chat la promiscuité désobligeante des collégiens, chante d’une voix de séraphin dans un orchestre amateur et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux d’un garçon de son âge. 

Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la Montagne, l’élévation qui lui donnera assez de cœur au ventre pour accepter sa destinée…

Mon avis :
Première rencontre avec cette auteure islandaise, et certainement pas la dernière.
On suit, une année durant, la vie d'Augustina, jeune ado de 14 ans pas tout à fait comme les autres.
En effet, elle n'a pas l'usage de ses jambes ce qui ne l'empêche pas de rêver de l'ascension de la plus haute montagne de son île.

C'est un roman très doux, rafraîchissant, qui suit le rythme des saisons, des petites tâches de la vie quotidienne et des lettres de la mère d'Augustina, éminente ornithologue toujours en vadrouille.

Parfait pour une petite coupure entre deux livres aux thèmes lourds ou entre deux bonnes briques!

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